Retour sur le REFER par les journalistes de classe
23 mars 2015
#REFEREDU
J’ai aimé quand on nous posait des questions.
J’ai aimé quand on parlait avec les autres classes.
J’ai bien aimé présenter le projet #Défi Alphabet.
J’ai bien aimé quand on regardait un petit bout de film J
Étienne
Mon expérience à la vitrine de l’innovation
J`ai aimé quand on a présenté #ProjetPhotoPoésie.
J`ai aimé quand on a remporté le iPod.
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Capsule radio enregistrée avec Malie:
Béatrice
Ce que j’ai aimé au refer c’est quand les gens nous ont dit
«Wow c’est génial!» parce que j` étais fière de moi.
Malie
#refer
Au début , j’étais excité , mais j’avais vraiment hâte de parler.
J’ai aimé ça parler parce qu’il y avait beaucoup de personnes qui m’écoutaient.
Et je me suis sentie important!…!…!
OLIvIER
Donner et recevoir. Notre projet P@C
Comme enseignante, je souhaite que mes élèves apprennent de nouvelles notions en français et en mathématiques. Je souhaite bien évidemment qu’ils évoluent dans leurs apprentissages. Mais je souhaite par-dessus tout poursuivre ce que leurs parents leur inculquent possiblement chaque jour, soit des valeurs de partage, d’entraide, d’ouverture, d’écoute et de générosité. Apprendre l’empathie, la patience, apprendre à enseigner quelque chose. Toutes ces valeurs qui sont parfois oubliées dans le tourbillon de la vie scolaire doivent être replacées en haut de notre liste de priorités.
J’entends souvent des superlatifs peu enviables associés aux enfants d’aujourd’hui: égoïstes, individualistes, intolérants, impatients et j’en passe. Je peux vous jurer qu’ils sont tout le contraire. Le problème, c’est le choix des expériences. Nous ne leur donnons pas assez d’occasion de pratiquer ces valeurs. Parce que oui ces qualités de partage s’apprennent. On ne nait pas généreux et ouvert. On l’apprend et on l’apprend en s’entraînant dans des contextes communautaires où le partage bilatéral est présent. Voilà une mission de l’école dont on parle peu et qui est selon moi essentiel à un maintien de climat de classe sain. Parce que les fruits de ces expériences se récoltent ici et maintenant, pas seulement plus tard quand ils seront grands ou dans leur futur emploi.
J’écris ce billet suite à notre première expérience de projet P@C (Partage Avec Communauté). Comme iClasse nous avons comme mission de mettre sur pied un projet communautaire à notre couleur. Auparavant, sans être encore iClasse, mon groupe participait à un projet appelé « Donner au suivant ». De plus, il y a deux ans, nous avions partagé un moment avec les personnes âgées du centre d’hébergement en face de l’école. Cette année, j’ai décidé de faire le pont avec le CRDI en toute conscience que cette clientèle serait un défi pour tous les élèves. Mais j’avais confiance. J’avais confiance en eux, en leur capacité à aller vers la différence et en leur volonté à faire la différence. Et je ne me suis pas trompée. J’ai même été profondément touchée par leur humanité. Comme quoi, quand on leur donne l’opportunité de faire quelque chose d’important, ils finissent par se sentir importants! Et ça, c’est au cœur de notre classe; activer ce sentiment de confiance, de compétence et de fierté.
J’aimerais partager quelques moments extraordinaires lors de notre première visite (parce qu’il y en aura d’autres). D’abord, le changement d’émotions avant et après la rencontre.
Étienne: « J’étais stressé avant d’entrer, mais après avoir rencontré Marie-Claude je me sentais mieux. »
Éléonore: « Ma mère me dit souvent de ne pas être gênée. Aujourd’hui, j’ai fait un effort et je n’ai pas été timide. Je suis fière de moi!. »
De plus, j’ai réalisé toute la puissance de leur écoute et leur capacité à s’adapter à la personne avec qui ils sont jumelés. Ils ont tous choisi, sans mon aide, une application iPad très pertinente à faire découvrir à la personne âgée après l’avoir observée dans son milieu avec son activité préférée.
Je vous laisse constater la magie de cette rencontre. Je tiens à préciser que je n’avais pas l’autorisation de filmer les personnes du CRDI. Voilà pourquoi vous ne verrez pas leur visage. Mais je vous certifie qu’ils étaient tous heureux de partager avec les élèves de ma classe.
Si le cœur vous en dit, vous pouvez laisser un commentaire (catherine.lapointe@csdecou.qc.ca) à mes élèves pour continuer « d’arroser les fleurs ».
Madame Catherine
Lettre à Mylène Paquette
Lettre à Mylène
Il y a quelques semaines, j’ai proposé aux élèves de t’écrire une lettre. C’est avec enthousiasme qu’ils ont composé leur première lettre de l’année, accompagnés de leur plan. Aujourd’hui, j’ai décidé de t’écrire une lettre aussi, le plan en moins. Je crois aux suites d’événements positifs. Cette histoire en est la preuve.
Pendant l’été, j’ai entendu une entrevue à la radio sur le début de ta traversée. Ça m’a tout de suite interpellée. Nous avons le même âge ou presque. Et je me demande souvent quel projet m’attend. Bref, je me pose la question «Et puis moi est-ce que je participerais à cette aventure?» La réponse a été rapide et sincère, non. Mais à la question «Est-ce que je relèverai un défi qui m’apparaît plus grand que moi dans la vie?» La réponse a été ; pourquoi pas, un jour! J’ai des rêves, comme tout le monde. Mais j’ai des peurs, comme tout le monde aussi.
Deux, trois mois s’écoulent. Je suis de retour en classe avec une nouvelle cohorte d’élèves. Je reprends mon projet de lecture et d’écriture sur Twitter, un outil pédagogique que je trouve merveilleux, même puissant. Et un jour, par pur hasard, nous tombons sur ta photo en train de faire de grands signes au Queen Mary 2 dans ton petit bateau jaune. Le défi est fascinant, l’image est poétique. Mes élèves sont charmés. Peut-être bien parce que je le suis aussi. Mais l’intérêt pour ta traversée se nourrit de lui-même, de jour en jour.
Les élèves prennent des initiatives qui me surprennent. Un matin, un élève me demande d’écrire sa phrase sur Twitter. Le lendemain, un autre t’encourage dans son cahier d’écriture, un papa découpe un article de journal sur les défis de la traversée en solitaire, une grand-maman réagit sur Twitter à la présentation spontanée de son petit-fils qui pointe le globe terrestre pour montrer où tu te situes. Les élèves font des liens, découvrent de nouveaux mots sur les mammifères marins, discutent des enjeux de la planète, travaillent les notions de moitié en mathématiques lorsque tu es à mi-chemin et échangent sur leurs peurs, leurs limites, leurs rêves. Parce que tout ça part d’un rêve, d’une puissante motivation. Tout ça a un sens, c’est signifiant. Voilà ce dont ils ont besoin. Et voilà quelque chose qui m’alimente comme enseignante. Tout devient un prétexte à penser à ton aventure, à t’encourager. Toi sur la mer, nous dans notre petite école de quartier de Québec. Un jour même, des élèves ont choisi un mandala à queue de poisson. Je leur ai demandé pourquoi ils avaient choisi celui-ci et ils m’ont répondu c’est en pensant à Mylène, elle aime sûrement les poissons ! Bien oui, c’est évident !
J’ai entendu des élèves qui présentent des troubles de langage s’exprimer volontairement, avec passion et beaucoup de cohérence. J’ai vu des élèves pour qui la gestion de leur comportement est un défi quotidien, proposer d’ajouter dans les privilèges de la semaine « Écrire à Mylène sur Twitter ». Ils avaient un objectif positif à leur portée. Il était donc plus réaliste et motivant pour eux d’atteindre ce but. J’ai réalisé aussi l’impact non négligeable d’un projet rassembleur avec les élèves en difficulté d’apprentissage. Ceux pour qui la persévérance est devenue une nécessité. J’ai eu l’impression qu’ils se projetaient dans ton aventure parfois ardue et longue, remplie d’obstacles. L’ingéniosité, la débrouillardise voilà des atouts essentiels pour ces enfants. Nous avons souvent parlé du plan B et C et de toutes les autres possibilités qu’offrent les lettres de l’alphabet! Il n’y a pas qu’une façon d’affronter les problèmes, de solutionner des défis. Notre créativité est primordiale. Le travail d’équipe tout autant. Les enfants ont compris que tu étais seule physiquement sur ton bateau. Mais ils ont aussi saisi l’apport des autres avant et pendant la traversée. Tout ceci est facilement transférable à une année scolaire. Chacun étant responsable de sa propre réussite, mais chacun ayant besoin des autres pour avancer.
Un autre impact positif collatéral est que mes collègues et ma direction comprennent mieux maintenant mon utilisation de Twitter à des fins pédagogiques. Je me croise les doigts pour ça fasse des petits dans l’équipe! Je me croise les doigts pour que cette expérience fasse rayonner les petites classes du primaire qui tentent de faire changer la vision statique et parfois limitée de l’école. Quand on ouvre les fenêtres de notre classe, les possibilités sont infinies. On y fait entrer le partage, la fierté et le désir de s’accomplir dans du concret!
Alors aujourd’hui, je t’écris cette lettre pour te remercier d’avoir gardé un lien, de ne jamais l’avoir rompu. Ceci a été déterminant dans la motivation des élèves. Le jour où j’ai fait écouter la vacation à mes élèves, j’ai été soufflée par leurs réactions. Ils étaient étonnés et tellement fiers que l’on parle d’eux. Certains étaient même émus. J’ai subtilement croisé le regard d’un de mes élèves qui s’est caché dans sa manche de chandail pour essuyer une larme trop indiscrète. Un clin d’œil donc à ton équipe au sol qui a fait un travail génial! Je voulais aussi te remercier personnellement, toi la femme reconnaissante et sensible qui s’émerveille autant devant un arc-en-ciel que devant une phrase d’un enfant de sept ans. Au nom de mes 17 élèves qui m’ont étonnée par leur engagement, je te remercie de la marque positive que tu leur auras laissée.
Est-ce que j’ai besoin de te dire que la porte de notre école sera toujours ouverte pour toi. Prends le temps de te poser les pieds et le coeur sur terre. Si jamais tu as un petit trou dans ton horaire d’ici la fin de l’année de scolaire, fais-nous signe. J’ai 17 paires de bras qui n’attendent que de t’accueillir et de te dire à quel point tu les impressionnes, moi la première ! En attendant, nous t’offrons ceci http://youtu.be/zUmkealQSNw D’autres surprises sont à venir, car nous ne t’oublierons pas de sitôt!
Madame Catherine, la prof des petits de Campanile
PS : Désolée de te tutoyer comme si l’on se connaissait. Mon impression est plus forte que les formalités.
Catherine Lapointe
Enseignante en 2e année
École Coeur-Vaillant-Campanile
(418) 652-2173 téléphone
(418) 652-2361 télécopieur
catherine.lapointe@csdecou.qc.ca
http://recit.csdecou.qc.ca/classeweb/catherinelapointe/
Lien vers «Une lettre à la mer» écrit par Mylène Paquette